Lac des Taillères
En 2019, les rives du Lac des Taillères ont accueilli WARNING SIGNS (Avertissements) de Project Pressure, collectif international d’artistes et de scientifiques. En plein cœur de la Sibérie de la Suisse, dans un cadre naturel préservé, cette exposition a révélé la trace ultime de l’être humain sur les montagnes : le réchauffement climatique.
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Project Pressure
Depuis 2008, le collectif international Project Pressure travaille à documenter le changement climatique et notamment la fonte des glaciers. C'est à l'initiative du photographe danois Klaus Thymann que des milliers d'images ont été réalisées par des photographes de renom, tels que Simon Norfolk, Edward Burtynsky ou encore Richard Mosse. Après Unseen à Amsterdam ou le Musée d’histoire naturelle de Vienne, Alt.+1000 a été l’étape suisse d’une tournée internationale de l’exposition WARNING SIGNS (Avertissements) de Project Pressure
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Corey Arnold(États-Unis, 1976)
En septembre 2013, durant trois semaines, Corey Arnold, artiste et pêcheur, a embarqué à bord du navire polonais Horyzont pour un voyage dans l’archipel norvégien du Svalbard. Ces longs moments passés en mer influencent son travail. Ses images reflètent l’interconnexion entre la nature, l’eau et les glaciers. L’état du glacier du fjord Hornsund est documenté depuis 1899 mais le travail de Corey Arnold vise à rappeler la relation entre le changement climatique et l’élévation du niveau de la mer.
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Michael Benson(États-Unis, 1962)
Le travail de Michael Benson se situe à l’intersection de l’art et de la science. Il utilise divers procédés photographiques pour créer des images composites à partir des données brutes des archives scientifiques internationales. Michael Benson fabrique des vues prises par satellite montrant à la fois les glaces de l’Arctique et de l’Antarctique, seule manière de représenter l’ampleur du changement climatique.
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Edward Burtynsky(Canada, 1955)
Edward Burtynsky documente la manière dont l’activité humaine transforme la terre de façon colossale. L’homme est à la fois le responsable et la victime de la crise climatique anthropocène que nous vivons actuellement. Ces paysages islandais sont magnifiques mais ils montrent aussi l‘ampleur du ruissellement des eaux de fonte des glaciers. Burtynsky nous rappelle que nous sommes en train de perdre une source vitale d’eau douce, alors que les glaciers fondent partout dans le monde.
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Scott Conarroe(Canada, 1974)
Les grands formats de Scott Conarroe s’inscrivent dans la tradition picturale romantique, tout en replaçant les paysages dans un contexte contemporain. Le photographe étudie les frontières imaginées par les nations alpines et définies par les glaciers. A mesure que les glaciers se retirent, le terrain se modifie, ce qui crée une nouvelle topographie et de nouvelles frontières. Les travaux de Conarroe évoquent les revendications territoriales et les possibles conséquences géopolitiques alors que les frontières naturelles sont redessinées.
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Peter Funch(Danemark, 1974)
Peter Funch compile cartes postales et images historiques comme données de comparaison avec l’état actuel des glaciers. Les effets du changement climatique sont ainsi évidents. La Révolution industrielle, considérée comme le point de départ de la crise climatique, a entraîné de grands progrès dans les procédés photographiques, à l’image de la technique de séparation des couleurs RVB (rouge, vert, bleu). Peter Funch l’utilise comme métaphore des interférences humaines sur le paysage, des altérations artificielles et du temps qui passe.
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Noémie Goudal(France, 1984)
Pour rendre compte des changements environnementaux, Noémie Goudal a construit une installation photographique comprenant un papier biodégradable qui se désintègre dans l’eau. Au fur et à mesure que l’image se dissout, le paysage artificiel peut être comparé à l’originel. Une mise en abyme qui rappelle l’instabilité de ce qui semble stable et permet une visualisation de l’accélération des transformations de la nature. Les installations Soulèvements et Démantèlements sont également à voir au MBAL jusqu’au 13 octobre.
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Richard Mosse(Irlande, 1980)
Photographe conceptuel documentaire, Richard Mosse a photographié une grotte de glace située sous le glacier Vatnajökull, en Islande, à l’aide d’un appareil photographique grand format à plaques. Les grottes des glaciers se forment lorsque l’air pénètre après l’eau sous la glace. L’air chaud entraîne lentement la fonte de la glace, jusqu’à former une caverne. Ce processus devient de plus en plus imprévisible, au gré des changements météorologiques et l’accès à ces sites pourrait devenir impossible à l’avenir.
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Simon Norfolk(Nigéria, 1963)
En octobre 2014, Simon Norfolk a utilisé le feu pour tracer les limites du glacier Lewis, sur le Mont Kenya, qui avait été relevées en 1963, 1987 et 2004. Le résultat permet de visualiser l’état historique et actuel du glacier et donc la fonte des glaces. En recourant à cette juxtaposition spectaculaire, Simon Norfolk produit une oeuvre puissante et sans équivoque. Cette série a remporté le Sony World Photography Award en 2015, dans la catégorie Paysage.
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Christopher Parsons(Grande-Bretagne, 1983)
Christopher Parsons s’est associé à une équipe de chercheurs qui étudient les glaciers et le pergélisol dans la région de Sagarmartha, dans l’Himalaya. Des échantillons prélevés sur place ont été cultivés et analysés par un microbiologiste en Grande-Bretagne. La bactérie révèle la dynamique microbiologique et les organismes présents dans l’environnement du glacier, invisibles à l’oeil nu. Avec ses photographies de paysages népalais, Christopher Parsons présente ainsi au spectateur de multiples perspectives sur la vie offerte par la montagne et l’eau, soulignant le besoin de préservation.
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Toby Smith(Grande-Bretagne, 1982)
Le Mont Aragats, un volcan éteint surmonté de quatre pics, domine la plaine arménienne. Son sommet est le point le plus élevé du pays et du bas Caucase. Ses glaciers jouent un rôle essentiel dans l’hydrologie de la région. Toby Smith a sillonné la zone, rencontrant les communautés qui y vivent et explorant des paysages riches en iconographie scientifique et religieuse. Dans cette région rurale à la civilisation ancienne, la montagne occupe une place à part, tant dans l’écologie locale que dans la foi.
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Klaus Thymann(Danemark, 1974)
Klaus Thymann bouleverse notre vision des glaciers, trop souvent remisés dans les pôles. Pour souligner l’importance de traiter le changement climatique comme une problématique mondiale, il documente les points blancs sur la carte du globe. Le photographe montre ainsi que les variations de température et leurs effets sur nos ressources ne sont pas répartis de manière égale sur la terre.
Horaires
- lu - di : plein air > accès libre
- lu - di : 10h00 > 17h00 (accueil)